Coucou,
suite de notre séjour à Kyoto... nous partons habillés très légers.... par le métro jusqu'à la station Sanjo, puis nous traversons la "rivière aux canards" (rivière Kamo) direction boulevard Oike (Oike-dori) ! Aujourd'hui, le soleil et le ciel bleu sont nos premiers compagnons de découverte,
mais je suis impatiente d'aller en retrouver deux autres : Noémie, 5 ans et Nathan son rigolo petit frère de 2 ans et demi, ainsi que Frédéric leur papa et Camille leur maman !
Ils vivent à Shanghai depuis 2011 comme nous, dans un building en face du nôtre, avant ils habitaient à Seattle. Noémie est en grande section au lycée français, et nous prenons des cours de Kungfu ensemble cette année !
Juste avant d'arriver à leur hôtel, juste à l'angle de la rue, un petit temple nous tend les bras... On va le voir ?
Dedié à une divinité à l'allure bovine mais sympathique, ce temple désert est très accueillant !
Quelle merveille que ces rencontres fortuites et apaisantes... les temples de quartier sont rarement répertoriés dans les guides alors qu'ils sont très agréables à découvrir !
Bien sûr, j'en profite pour prendre la pose avant le rituel de l'eau... à l'entrée du petit jardin !
Nous retrouvons Noémie et Nathan, frétillants de me voir... Voici nos visites majeures du jour : le Kinkakuj-ji et le Ryoan-ji, deux temples majeurs et célèbres de Kyoto situé au nord ouest de la ville.
Notre petite troupe part d'un pas léger, je prend Noémie sur mon dos... Nous décidons de prendre le bus no 59 qui sera une façon très rapide de nous amèner vers le Kinkaku-ji. C'est rigolo de prendre le bus, c'est sympa de se fondre dans le quotidien des japonais, surtout quand certains sont en kimonos (en fait en yucatas).
Le Kinkakuji (金阁寺 - cf. le panneau ci-dessus à droite) ou Pavillon d'Or est un temple zen situé dans le nord ouest de Kyoto célèbre pour ses façades entièrement recouvertes de feuilles d'or.
Autrefois connu comme Rokuonji, ce temple était une résidence privée du shogun Ashikaga Yoshimitsu, et selon sa volonté, reconvertie, plus tard, en temple zen de la secte Rinzai par son fils en 1397.
Le bâtiment imposant est construit au-dessus d’un grand étang. Il a brûlé à plusieurs reprises tout au long de son histoire dont deux fois au cours de la guerre d'Ônin, une guerre civile qui a détruit une grande partie de Kyoto, puis, plus récemment, en 1950, il a été incendié par un fanatique moine de 21 ans. Cette histoire a inspiré l'auteur japonais Yukio Mishima (que ma Maman aime beaucoup) et qui a écrit un livre qu'on dit "éponyme" le Pavillon d'Or ( en 1950, un jeune bonze met le feu au Pavillon d’Or, temple hindouiste qui date du 14ème siècle. Sa motivation principale est sa "haine de la beauté". Laid et bègue depuis son enfance, il a toujours vécu à l’écart des autres se sentant rejeté à cause de son handicap. Dès son plus jeune âge, son père lui parle de la beauté du Pavillon d’Or et lui promet de l’y emmener...). Le temple actuel a été reconstruit en 1955 et continue de fonctionner notamment comme entrepôt pour des reliques sacrées.
La lumière était très belle ce jour-là et le reflet des murs dorés sur l’étang tout simplement magnifique ! En voici une première photo panoramique, cliquez dessus pour voir l'effet : lumineux, non ?
et voici d'un peu plus près...
puis sur le côté d'encore plus près...
Avec Noémie et moi devant, pas mal non plus !
Avec Nathan dans mes bras et nous deux, charmants enfants !
En famille, carrément la classe ;-) !
Nous poursuivons derrière le kinkakuji... admirant au passage une mante religieuse ou une carpe koï qui se tortille à la surface de l'étang...
Le jardin du temple est également enchanteur, dans une belle verdure, mousseuse et fraiche nous déambulons sur le sentier qui longe l'étang.
Nous croisons des jardiniers (en fait des jardinières) en costume de travail traditionnel, des moines, des vendeuses de souvenirs précieux, d'objets de prières ou de dégustation des célèbres petits pois soufflés à la wasabi ( wasabi-mame... hum, délicieux) et surtout des écoliers en uniforme très gais et bruyants, ce qui change de l'habitude !!!
Au bout du chemin, nous arrivons à un un lieu de prière puis à un autre temple ou, Noméie et moi, nous achetons des bougies pour faire des prières et brûlons de l'encens. Les emas sont nombreuses à cet endroit, a l'effigie du Kinkaku-ji, avec d'autres images mais aussi dessiné et colorié par le fidèle qui la lui-même accroché ! Avec mes sous, je m'achète une calligraphie de bienvenue au Kinkaku-ji... Vous pouvez vérifier l'exactitude des caractères : 金阁寺 !
c'est toujours aussi élégant, non ?
Quittant ce beau site, nous partons à la recherche d'un restaurant pouvant accueillir notre petit groupe car nous sommes très affamés ! Nous nous attablons dans un joli restaurant
où nous dévorons une soupe avec d'énormes d'udon (grosses nouilles) au miso et nous délectons de tempura de légumes ! Ragaillardis par ce repas, nous repartons et cherchons ensuite le chemin vers le Ryoan-ji qui est très proche et tombons par un heureux hasard sur le waratenj-in shrine, un sanctuaire, vaste et peu fréquenté à cette heure... et accueillant.
Nous y avons notamment découvert, hormis les cadre à omikujis et ceux portant des emas, un autel dédié aux enfants peut-être déjà nés, peut-être morts trop tôt,
ou pour leur porter chance, en tout cas un pêle-mèle de bavoirs qui nous semble toujours drôle !
Puis nous avons enfin trouvé la rue qu'il fallait emprunter pour aller vers le Ryoan-ji !
Ce temple est célèbre pour son jardin sec, mais nous y accédons par un magnifique jardin très vert qui borde un grand étang. La lumière est très belle, le soleil commence à décliner...
Au milieu de l'étang, une île accessible par un joli pont de pierre cache un petit lieu de culte
dont l'accès se fait par un torii rouge ! Nos pas nous mènent vers le fameux jardin sec, nous croisons de jeunes novices, qui s'amusent et rient en cachant leur visage derrière leur main...
plus loin des ramasseuses de feuilles au travail minitieux... cachées au pied des arbres...
Un grand escalier nous amène vers un temple qui est en fait la batisse où se niche le fameux jardin de sable. Avec Noémie nous montons à fond puis redescendons pour aller chercher nos parents...
Ma Maman avait lancé un jeu sur facebook depuis le Japon à qui trouverait l'intrus sur cette photo !!! Vous avez trouvé ?
Les personnes qui viennent admirer ce jardin sont ou des touristes ou des fidèles qui viennent méditer en famille et en kimonos ! Nous pénétrons, après nous être déchaussés, dans une sorte de temple et là, nous asssistons à quelque chose d'incroyable "par chez nous" (c'est à dire dans dse pays très cartésiens et peu habitués au relachement ou à la contemplation), des gens sont assis, en silence, et contemplent un "banc de sable avec des rochers".
En voici une photo panoramique (pour le "panoramique", il faut bien sûr cliquer sur la photo)
Le jardin sec du Ryoan-ji n'est bien sûr pas un simple banc de sable. Il est le parfait exemple d'un courant d'architecture de jardin appelé "d'inspiration Karesansui". Ce type de jardin n'évolue pas dans le temps. Il s'observe depuis un point fixe du jardin et est un appel à la méditation.
L’action de "dresser les pierres" pour créer le jardin est à une pratique ancestrale d’une grande puissance esthétique et spirituelle caractérisant l’acte de créer un jardin, qui s’appuie sur des règles millénaires. Sa simplicité et sa pureté en font sa richesse et sont l'émanation même de la voie zen du bouddhisme. A l'entrée de ce lieu, une maquette du jardin est proposée aux visiteurs, afin de les familiariser aux effets ou bienfaits de la vue de cet environnement !
Par des jeux d'ouvertures, le jardin se dévoile et donne toute la poésie et la force de sa raison d'être... mais même si nous avions conscience des vues détournées et des jeux d'ouvertures, nous avons aussi joué autour de l'enceinte de la batisse...
pas encore prêtes pour êtres des novices... même si nous avons vraiment trouvé intéressant cette installation et apprécié autant le jardin de mousse que nous avons traversé ensuite en sortant !
Nous finissons le tour de l'étang, apercevons des tortues le nez vers le soleil déclinant, des statues cachées sous des touffes d'arbres, des nénuphards et de jolis norens indiquant des boutiques ou des salons de thés... fermés vue l'heure tardive.
Nous quittons le Ryoan-ji... après un passage utile aux toilettes... aux repères si japonais... et nous reprenons le bus vers la gare et sa tour illuminée... et quittons Noémie et sa petite famille car ils étaient, encore plus que moi, bien fatigués d'avoir trotté toute la journée !
Avec mes parents nous sommes allés dîner dans un restaurant de poissons et sushis où nous nous sommes délectés à regarder le chef transformer des ormeaux en shashimis (mon Papy Etienne sait combien il faut les taper pour les attendrir avant de pouvoir les manger) puis à les manger !
Après un passage digestif dans une librairie type FNAC, nous sommes rentrés nous coucher, vannés mais ravis de cette belle escapade ! Bisous les amis, Tifenn.