Coucou,
merci d'avoir patienté, me voilà au pied de la Grande Muraille de Chine (长城 - cháng chéng) sur la partie de Mutianyu, après 1 heure de route depuis le tombeau de Yongle. Pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parlé (!), la grande Muraille est un ensemble de fortifications militaires chinoise, construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et en plusieurs endroits entre le 3ème siécle avant JC et le XVIIème siècle. C'est la structure architecturale la plus importante consgtuite par l'homme à la fois en longueur, en surface et en masse (cf. Wikipédia), elle est même classée au patrimoine mondial de l'UNESCO ! En voici à peu près les emplacements :
Pour découvrir cette merveille, nous avons choisi le site de Mutianyu, sur les conseils d'amis voyageurs de notre entourage ayant fait plusieurs tronçons mais aussi d'après des guides et des blogs avisés... : beaucoup moins fréquenté, paysage superbe, muraille bien restaurée donc plus de plaisir garanti, ... sachant que nous ne souhaitions pas y passer plusieurs jours non plus (vu les températures glaciales, nous n'allions pas bivouaquer, ce qui doit être malgré tout très sympa) !
Cette partie du site se trouve à 90km au nord de Beijing et date de la période Ming (XVème siècle). Elle a été édifiée sur un mur déjà existant mais beaucoup plus ancien (au VIème siècle, l'empereur des Qin décida de construire une très longue muraille de "dix mille lieues - 万里长城 ", le long de la frontière nord de la Chine, pour repousser les invasions ; symboliquement pour dresser un rempart entre civilisation et barbarie, entre les Chinois et les Huns ) auquel des portes (permettant de passer de l'autre côté) et des tours de guet ont été rajoutées.
Le départ vers la montée est jalonné d'étals de souvenirs mais aussi de fruits secs, réconfort idéal du futur randonneur ! Ticket en main, nous voilà partis !
Un imposant soldat indique le début de des marches et rappelle le côté défensif de la muraille !
Chacun à son rythme, nous gravissons les marches, nous sommes tellement bien couverts que très vite nous avons chaud, très chaud, vive l'effort... quand je pense que certains montent au sommet en 4 mn par le télésiège (moyennant 80¥, environ 9, quand même), moi, j'ai dit en commençant à monter, "nous ne sommes pas venus jusqu'ici pour ne pas marcher !!!" !
Une charmante rencontre sur le côté du chemin ! Atteignant le machicoulis du parapet, Je me retourne en disant à ma Maman, "allez, nous sommes presque arrivées !"
Plus que quelques marches, ça y est, nous y sommes... nous regardons des deux côtés, en dépit du temps un peu bouché (la neige est encore prévue pour ce soir), nous voyons à perte de vue...
Un vendeur de souvenirs et boissons chaudes, nous accueille et ravi que nous lui parlions en chinois, tient à poser sur la photo avec moi...
Maintenant que nous sommes en haut, quelques points d'éclairage : la Grande Muraille à Mutianyu s’étend sur 3 km environ et sa structure unique la rend presque indestructible. Elle mesure entre 75 et 80 mètres de haut et de 3 à 4 mètres de large. Les deux parapets pour défendre des agressions qui viendraient des deux côtés. Certains parapets ont une forme en dents de scie au lieu de la forme rectangulaire habituelle. Sous les parapets, il y a des meurtrières carrées au-dessus desquelles on trouve une structure en arc. Plus d'information sur ce site très intéressant sur la "Grande Muraille" à découvrir pour les autres parties à explorer de ce gigantesque édifice (au moins 6700 km de long en plusieurs tronçons non reliés ; les parties amanégées pour la visite ne faisant pas plus de 30 km) !
Nous partons vers l'est, prudemment car nous marchons sur de la neige gelée et le sol est plutôt accidenté... la Muraille s'étend loin devant nous et serpente dans la montagne.
Le sol de la muraille peut être très pentue comme le montre ces marches – environ 50/60° d’inclinaison. Avec la neige, il nous faut redoubler de prudence, voire descendre de biais...
La grande muraille épouse parfaitement la ligne des crêtes cela donne au paysage l'impression qu'il porte une collerette en dentelle. C'est vraiment un édifice extraordinaire. En regardant ces grands murs qui s'étendent d'un sommet à l'autre de la montagne, on est soudain plongé dans un autre temps…. On peut imaginer aussi les millions de personnes qui ont travaillé à son édification pendant des centaines d’années (un peu comme aujourd’hui, les gens qui travaillent à construire la tour de Shanghai et vivent dans les maisons en tôle aux toits bleus juste en contrebas) !
Approchez-vous et venez voir !
Voici une vue qu'avaient les soldats en faction par les ouvertures des tours !
Ce qu'ils voyaient en contre bas...une petite pagode...
une tour au loin, sur la ligne de crêtes...
Nous grimpons par un escalier très escarpé et geléà l'intérieur de cette tourelle...
pour mieux voir ce point de vue et imaginer ce que les soldats qui faisaient le guet voyaient. Voici le point de vue vers le côté est (vous remarquez que les rares visiteurs marchent là où la neige a un peu fondu)
Voici vers le côté ouest...
Voici vers le milieu... et nous trois !
Nous trois d'encore plus près...
Regardez ces fiers gardiens de tours... ils ressemblent à mes parents !!!
Mon ami "toqué" m'a convaincue d'acheter une médaille, dédiée à celles et ceux qui ont gravi cette muraille, d'autres préfèreront le T-shit,...
mais moi j'étais ravie...
et lui voulait même me garder avec lui... une charmante mascotte pour augmenter ses ventes... nous lui avons dit au revoir et sommes redescendus...Elle est belle cette médaille, non ?
Pour la descente, nous avions le choix entre repasser par les marches, prendre le téléphérique ou prendre une sorte de toboggan... ça me faisait drôlement envie, ...alors mes parents ont bien voulu redescendre dans ce drôle de tube en acier, sorte de piste de bobsleigh à la chinoise !
Je suis montée dans un "double" avec mon papa, ma maman suivant derrière et ayant eu juste le temps de photographier ses pieds pour vous transmettre quelques sensations... (ce n'est pas un poulpe ma maman, elle ne peut pas faire des photos et actionner le manche de la luge en même temps )...
C'était trop bien... 5 mn de descente parfois assez rapide, faut prendre la vitesse à l'entrée des virages et youhouhou.... nous sommes arrivés les premiers !
Direction le restaurant de Mr Wang, halte incontournable des randonneurs affamés !
Une serveuse nous installe dans une petite salle, de l'autre côté des tables de touristes bruyants, et nous voilà assis, presque dans la cuisine, à regarder s'affairer les employées, les cuisiniers (qui doivent régulièrement sortir pour fendre du bois pour la chaudière... qui est juste derrière nous), les chiens qui frétillent sous la table (trop mignons) et les propriétaires... dont le fameux Mr Yang !
Nous nous régalons de poulet grillé délicieux (un goût de poulet de ferme rarissisme en Chine), de riz sauté (chǎofàn - genre "riz cantonais") et de tofu en sauce !
Nous repartons vers Beijing, admirant dans les lacets de la route un artisite peintre (faut en vouloir de peindre la montagne par -12°c)
Nous arrivons dans les embouteillages incontournables de Beijing et décidons de nous poser à l'hôtel, histoire de nous délasser, au chaud dans la chambre ! Quand nous ressortons vers 18h30, grande surprise (assez attendue vu le temps gris de la journée), il neige !
Je fait des dessins sur les voitures tout le long du chemin...
nous décidons de prendre le métro à une station plus loin que d'habitude, histoire de déambuler dans les rues glissantes et cotonneuses ! Notre objectif : manger un bon "phở" à Beijing ! Ma Maman avait repéré sur le Routard un restaurant franco-vietnamien répondant au doux nom de "Little Saigon"... Il se situe, au dessus du quartier de la Tour du tambour... en sortant du métro, la neige continue de tomber, la rue en est encore plus jolie ! (Le Little Saigon - 西贡在巴黎 - Xigòng zài bālí littéralement "Saïgon à Paris") 141 Jiu Gulou Dajie, Xicheng district)
Nous entrons, le décor est un mélange du "Saigon" d'autrefois et de belles photos de paysages français... Le gérant, français, noua accueille en français bien sûr... le dépaysement est du coup au rendez-vous ! Le menu nous transporte 70 ans auparavant, à l'époque du grand-père du propriétaire (vietnamien du sud) et de Marguerite Duras !
Je me suis régalée avec le phở, mon papa a mangé du poulet à la citronelle et ma maman un délicieux bò bún ! Ce n'est peut-être pas le meilleur phở que que j'ai mangé de toute ma vie mais c'est si inattendu et si agréable de pouvoir manger vietnamien... en Chine !
Si vous allez à Beijing, n'hésitez pas à y faire une tour ! Bisous les amis, Tifenn